C’est en fait une ancienne tradition. Nos lointains ancêtres ont très probablement mangé l’herbe crue. De toute évidence, ils ne consommaient pas le cannabis sous forme de biscuits et de jus comme nous en avons aujourd’hui. Ils avaient des aliments et des boissons infusées de marijuana. Les anciens en consommaient à travers l’histoire depuis plusieurs millénaires.
Par exemple, les Hindous étaient connus pour apprécier une boisson nommée Bhang depuis au moins 1000 avant JC. C’est une concoction qui contient des feuilles et des fleurs de plantes de marijuana traditionnellement consommée lors de festivités religieuses. Bien que la boisson ne vous fasse pas vraiment planer, elle provoque l’euphorie.
Le cannabis au XIXème siècle
Médicament célèbre dans la Chine et l’Inde anciennes, on utilise le cannabis dans le monde occidental bien plus tard, environ au début du XIXe siècle. Les médecins prescrivaient sous forme de teintures, la substance aux personnes souffrant de douleurs chroniques et de certains troubles digestifs.
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Il y a plus d’un siècle, la marijuana avait un statut similaire à celui de l’alcool. C’était quelque chose pour soulager le stress et pimenter les situations. Son utilisation était apparemment plus largement acceptée que l’alcool aux États-Unis à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. Le mouvement pour la tempérance a même conseillé aux consommateurs d’alcool d’opter pour la marijuana au lieu de l’alcool. Selon les dires, cela ne rendait pas les gens violents.
Dans les années 1960
Les années 1960 étaient comme l’âge d’or du cannabis, même si, à cette époque, les autorités ont partout réduit la légalité de la plante qui pousse naturellement. Aujourd’hui, vous pouvez acheter légalement de l’herbe dans certains pays. Toutefois, même quand il existe une loi réglementant l’utilisation par les adultes, le marché noir est toujours florissant.
Réfléchissez avant de manger le cannabis cru
Si vous voulez vraiment expérimenter et être respectueux de l’environnement, vous pouvez essayer de manger du cannabis cru. Mais à vrai dire, cela n’aura pas le même effet que de consommer des produits à base de marijuana, de les inhaler ou de les vapoter. Donc, vous dépensez peut-être votre herbe inutilement.
Du côté scientifique
Du côté scientifique, les chercheurs ont isolé plus de 100 cannabisnoïdes. Parmi tous ceux-ci, seuls quelques-uns, tels que le THC, le CBD et le CBG (la soi-disant mère de tous les cannabisnoïdes) sont ce qui nous donne l’effet thérapeutique magique.
Le problème avec ces cannabisnoïdes est qu’ils ne sont pas nécessairement puissants à moins d’être exposés à une température plus élevée. L’herbe crue contient des cannabisnoïdes sous forme d’acides carboxyliques. Ainsi, l’acide delta-9-tétrahydrocannabisnolique (THCA) est ce qui donnerait du THC une fois exposé à la chaleur. Idem pour l’acide cannabisdiolique (CBDA) qui donne du CBD, et l’acide cannabisgérolique (CBGA) d’où vient le CBG.
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Une fois qu’ils sont exposés à la lumière ou à la chaleur du tabagisme ou de la cuisson, le groupe acide carboxylique se détache. Puis s’il y a du THCA dans la souche particulière que vous utilisez, c’est ce qui provoquera la sensation de planer recherchée.
Manger le cannabis cru signifie qu’il est peu probable que les acides se convertissent sous leur forme chimique la plus puissante.
Une nourriture bénéfique à votre cerveau ?
Selon une étude publiée dans le British Journal of Pharmacology, le THCA pourrait avoir un effet protecteur sur les cellules du cerveau. Cela pourrait potentiellement aider dans le traitement des maladies neuro-inflammatoires et des maladies neurodégénératives telles que la maladie de Huntington, selon la recherche.
Un autre groupe de scientifiques publie une étude dans la revue International Immunopharmacology. Leur expérimentation concerne également la marihuana brute et les effets de l’extrait de cannabis non chauffé. L’interaction est dose-dépendante et peut potentiellement soutenir le système immunitaire.
Enfin, une troisième étude atteste des effets antinauséeux possibles du THCA. Également publié dans le British Journal of Pharmacology, les chercheurs ont exploré les effets antinauséeux du THCA chez la souris. Ils ont découvert que les vomissements et les nausées chez les rats étaient réduits et que le THCA était le produit chimique opérant. D’autres études seront cependant nécessaires pour confirmer que le précurseur du THC a le même effet sur l’homme.
En bref, à en juger par cette recherche, la pire chose qui puisse arriver en mangeant du cannabis cru est de rafraîchir votre cerveau et de potentiellement donner un coup de pouce à votre système immunitaire.
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